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Retour sur la manifestation du 31 mars à Toulouse


Hier 31 Mars, plus d'un million de personnes ont manifesté dans près de 250 villes en France, avec le mot d'ordre commun minimum de l'abandon du projet de loi travail, sans négociations et sans conditions.

À Toulouse, les chiffres de la presse sont ridicules, et il est évident que nous étions bien à peu près les 100 000 manifestant-e-s annoncé-e-s par la CGT.

Au Mirail, des piquets de grève pour cette journée, décidés en Assemblée générale la veille, ont été posés le matin. L'assemblée générale avait choisi ce mode d'action pour notamment permettre aux nombreux précaires et aux boursier-e-s, qui étudient et travaillent, de se mobiliser. Ce qui n'avait pas été le cas à la dernière journée de mobilisation pourtant banalisée par la présidence. Ce jour-là, la majorité des cours avait été maintenus avec feuilles de présence et même des examens.

Une ambiance de soutien pour ces piquets de la journée de grève interprofessionnelle, même si on peut toujours déplorer une violence de la part de quelques enseignant-e-s chercheurs-se-s titulaires, avec un certain mépris affiché pour la contestation nationale étudiante.

Ces piquets au Mirail n'ont pas été les seuls, les écoles des Sciences politiques et des beaux arts de Toulouse étaient elles-mêmes en piquets de grève. On dénombre en France plusieurs dizaines d'établissements en grève, avec piquets ou non, et près de 200 lycées (175 selon l'éducation nationale).

A 10h30, les étudiant-e-s du Mirail ont rejoint la manifestation qui s'étendait de la Médiathèque (Marengo) jusqu'à Jeanne d'Arc. Un joyeux mélange de travailleurs de tous les âges, des lycéen-ne-s, étudiant-e-s de Paul Sabatier, du Capitole, de l'école des beaux-arts, de l'IEP, Airbus, la construction, l'éducation, le rail, la santé, les travailleurs-sociaux, etc. ont manifesté pendant 3h.

Au manège de Jeanne d'Arc, environ 1000 personnes ont choisi de bifurquer vers le centre ville, dont beaucoup d'étudiant-e-s, pour notamment contester l'éloignement des manifestations du centre-ville rendues ainsi moins visibles et moins populaires. Ce cortège s'est déroulé sans incident, ni casse mais suivi de très près par un important dispositif policier. Ce cortège a voulu rejoindre le cortège initial à St Cyprien, et s'est vu bloqué à 50 mètres et gazé sans sommation malgré sa popularité. Comme dans de nombreuses villes, la police a alors déployé son arsenal répressif habituel : hélico, coups de matraques sur les manifestant-e-s, gazs lacrymos empêchant l'ensemble des personnes présent-e-s aux alentours de Saint-Cyprien de pouvoir partir. La police a appelé à la dispersion, mais les transports étaient fermés par les autorités, et les nombreux barrages policiers empêchaient toute sortie -ce qui a d'ailleurs empêché les étudiants de tenir leur assemblée générale initialement prévue à 14h au Mirail.

Cette répression a duré plus de deux heures, instaurant, dans les vapeurs omniprésentes des gaz lacrymo, un climat effrayant pour l'ensemble de la population, y compris des personnes n'ayant même pas participé à la manifestation. La police est allée jusqu'à lancer des gaz lacrymo à proximité de la cour - remplie d'enfants - d'une école.

Huit personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue, dont au moins une d'entre elles passera au tribunal le 31 mai.

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